Sétif : la langue arabe, maillon fort de l’identité nationale

La langue arabe est une question d’identité symbolique, de message civilisationnel et non seulement un système linguistique.

La langue arabe est considérée comme une question de souveraineté et de culture. Le président de la République Abdelmadjid Tebboune accorde à la langue arabe une attention particulière, s’agissant d’une vision politique profonde qui considère que la souveraineté ne se limite pas à la terre, mais s’étend à la langue et à la conscience collective. Bref, c'est là autant d’éléments forts qui symbolisent l’attachement profond à la langue arabe, maillon fort de notre identité nationale, un patrimoine riche de valeurs universelles et humaines qui véhicule des idéaux de dignité, de solidarité et de connaissance.

Cet acquis, arraché au prix fort du sacrifice et du sang durant 132 ans de colonisation qui n’a pu venir à bout de la détermination d’un peuple plus que jamais décidé à préserver son identité et la porter à la place qu’elle mérite et qu’elle occupe aujourd’hui en Algérie, au cœur de ses institutions et ses espaces de la connaissance ou elle s’affirme de jour en jour. Pour le Pr Nouisser Belkacem, enseignant chercheur au département de sociologie à l’université Mohamed Lamine Debaghine Sétif 2, «la langue arabe occupe une place centrale en Algérie, elle constitue la première langue officielle selon la Constitution et elle représente un élément fondamental de l’identité nationale et de l’appartenance civilisationell ».

Des valeurs qui attestent des revendications dont elle a fait état durant plus d’un siècle dans la dynamique du mouvement national et être aujourd’hui partie intégrante du quotidien de chaque Algérien. Dans l'administration, les institutions, l’enseignement à tous les niveaux ainsi que dans les medias et la production littéraire et artistique. «L’importance de la langue arabe qui ne s’oppose pas à la diversité linguistique du pays, sachant que l’Algérie veille aussi à préserver et à promouvoir la langue amazighe, langue nationale et officielle , est aussi largement perçue au plan national à travers les efforts visant à la promouvoir, la valoriser et en faire un pilier dans le renforcement de la personnalité algérienne», poursuit notre interlocuteur qui souligne, par ailleurs, que pas moins de six filières sont enseignées en langue arabe à l’université Mohamed Lamine Debaghine indépendamment des travaux importants de la recherche scientifique.

Dans une wilaya qui compte pas moins de 70 000 étudiants au niveau de ses trois établissements universitaires, Hamidouche Mohamed vice-recteur chargé de la recherche et de la formation doctorale à l’université Ferhat Abbes Setif1, ne manque pas de revenir sur les avancées du secteur et souligner que «dans le cadre des activités de recherche scientifiques, la langue arabe occupe une place de choix particulièrement dans le grand domaine des sciences humaines et sociales, sachant que sur les 901 revues nationales éditées par les différents établissements universitaires et de recherche, la majorité de ces revues leur est dédiée et que selon la plateforme ASJP ( (Algerian scientific journal) plus de 270 000 articles scientifique sont consultables en ligne».

Cette richesse quantitative et qualitative fait que selon le rapport de l’année 2025 de la base de données arabe du facteur d’impact et des citations (ARCIF), l’Algérie occupe la première place pour la 5ème année consécutive et que, le tiers des 1 272 revues scientifiques arabes classées sont algériennes. Au niveau de l’université Ferhat Abbes, qui est essentiellement à connotation scientifique et technologique, sept revues scientifiques sont éditées en langue nationale dans le domaine des sciences économiques, de gestion et des sciences commerciales, ajoute notre interlocuteur pour refaire état des efforts qui sont consentis pour la promotion de la langue arabe, concluant à cet effet «nous devons voir grand et aller vite».

F. Z.

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