«Podcast Nazaha» pour lutter contre la corruption : la Haute autorité se rapproche des citoyens

La Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption (HATPLC) veut se rapprocher davantage des citoyens, pour promouvoir la culture de signalement, notamment de soupçon de corruption, mais aussi informer l’opinion publique sur les réalisations et les avancées, en toute transparence, durant l’année 2025. Pour s’y faire, le HATPLC, dirigée par Salima Mesrati, a opté pour une méthode «inédite». Il s’agit de la diffusion de «podcast Nazaha». C’est ce qu’a annoncé l’Autorité sur sa page officielle, précisant, que «la HATPLC va lancer très bientôt un podcast Nazaha. Nous nous rapprochons de vous, pour vous faire connaitre les missions et la vision de l’Autorité et l’impact sur la vie du citoyen, ainsi que sa contribution aux efforts de l'État pour renforcer les mécanismes de promotion de la transparence et de prévention et de lutte contre la corruption».

Ainsi, la HATPLC a décidé de s’adapter à l’évolution numérique, dans son action de sensibilisation de proximité en recourant au podcast, un contenu audio numérique, visant le ciblage d’un large public pour l’information sur NAZAHA, indice de performance et d’intégrité, et outil pour l’évaluation des efforts de la lutte contre la corruption dans le secteur public.

Cette décision s’inscrit dans la mise en œuvre des orientations de la présidente de l'Autorité, lors d’une réunion du Comité national de suivi de la mise en œuvre de la stratégie nationale, au siège de l'autorité, tenue la semaine dernière. Il s’agit, entre autres, du renforcement des mécanismes de suivi périodique, l'intensification des programmes de formation et l'accélération du processus de numérisation au sein des différentes structures du secteur. Lors de cette rencontre, Mme Mesrati a insisté sur «la consolidation du rôle des organisations de la société civile dans les efforts de la lutte et la prévention de la corruption».

Pour Me Farida Abri, avocate et conseillère juridique, ce podcast n'est pas simplement un contenu médiatique. «C'est un indicateur de maturité institutionnelle et une preuve que l'intégrité est aujourd'hui pratiquée et non brandie comme un slogan et se construit à travers le dialogue, la transparence et la sensibilisation», précisant que c’est une véritable valeur ajoutée qui reflète la volonté de l'autorité à se rapprocher du citoyen, à ouvrir de nouvelles fenêtres, pour comprendre ses missions et sa vision, et à montrer son impact réel dans la lutte contre la corruption, avec des mécanismes modernes et transparents.

Cette Haute autorité avait déjà lancé une vaste action de sensibilisation au profit de plusieurs institutions pour adhérer au dispositif. «Nous avons saisi plusieurs entreprises qui ont répondu favorablement et ont fait preuve de coopération », avait déclaré sa présidente Salima Mesrati. Sur le terrain, plus de 10 secteurs ministériels et 8 établissements publics ont adhéré volontairement au processus d’adoption de l’indice de performance «Nazaha» comme outil de prévention contre la corruption, dont récemment le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme.
L'Indice de performance d’intégrité (IPI) «NAZAHA» est structuré en une matrice comprenant 3 catégories, 8 critères, 18 indicateurs et 58 normes évaluatives.

La Haute autorité peut recevoir l’alerte et/ou la plainte par toute personne physique ou morale en possession des informations, données ou preuves relatives à des faits de corruption.
Elle est chargée également des enquêtes administratives et financières sur les signes d'enrichissement illicite de l’agent public qui ne peut justifier l'augmentation substantielle de son patrimoine. Ces enquêtes menées par la Haute autorité peuvent toucher toute personne susceptible d’être impliquée dans la dissimulation de la richesse injustifiée d’un agent public, lorsqu’il est établi que ce dernier en est le véritable bénéficiaire, au sens de la législation en vigueur.

La Haute autorité peut demander des éclaircissements écrits ou verbaux à l’agent public ou à la personne concernée.

N. B.

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