Pauvreté, promiscuité, chômage endémique et mal-vivre chronique gangrènent la société marocaine : les raisons d’un soulèvement

On ne peut pas affamer un peuple et lui demander de se taire. Ni débourser des fortunes en dirhams pour les fastes et festins du Roi en laissant les hôpitaux devenir des mouroirs et les écoles des lieux de détresse. On ne peut pas servir le luxe et ouvrir des endroits de villégiature et de débauche aux sionistes pendant que l’écrasante majorité mendie l’eau et le pain.

Sans eau dans les robinets, sans soins, sans protection ni sécurité sociale, les Marocains, dans les villages, comme dans les périphéries des villes, font la queue avec des mulets et des chambres à air pour quelques litres d’eau souvent impropre à la consommation. Le peuple marocain vit dans une misère totale, et ce sont des responsables d’institutions marocaines eux-mêmes qui le reconnaissent. Ces derniers révèlent des chiffres terrifiants concernant la santé, le chômage, l’éducation… Le système de santé publique est à genoux. Faute d’ambulances, ce sont les mulets qui transportent les malades.

Le personnel manque, les médicaments aussi. Seulement 55% des enfants sont scolarisés, et ceux qui le sont s’entassent dans des classes surpeuplées, sans matériel, sans professeurs et sans perspective d’avenir. Le mal est profond puisque 45% de la population vit dans un habitat précaire. Et malgré cela, on ne construit pas, on rase des bâtisses entières sans proposer de relogement, laissant des familles livrées à elles-mêmes. Le chômage touche 48 % des jeunes, et le pire est à venir avec les fermetures d’usines annoncées.

Les chiffres pourraient encore doubler. Le secteur agricole, en pleine crise, a déjà perdu 120 000 emplois, laissant des milliers de travailleurs dans des conditions parmi les plus archaïques, où les femmes courbent l’échine pour arracher les récoltes à la main, pendant que l’inflation, elle, s’apprête à bondir de 90% d’ici 2026, écrasant encore davantage les plus vulnérables. Et pendant que le peuple s’appauvrit, on continue de le taxer jusqu’à l’absurde puisque chaque citoyen doit payer l’impôt pour le Sahara occidental et ceux qui n’ont rien doivent payer… autrement. En 2024, plus de 3 millions de Marocains ont basculé dans la pauvreté, portant à 58% la part de la population vivant sous le seuil de pauvreté. Beaucoup n’ont pour tout repas qu’un verre de thé, du pain sec et un peu d’huile de cuisson. Dans certaines régions, il n’y a ni gaz ni électricité. On se chauffe encore au bois, comme au siècle dernier, comme si rien n’avait changé, sauf la douleur. Face à cette vie devenue une source d’angoisse permanente, 38% des Marocains souffrent de troubles mentaux, selon les chiffres du ministère de la Santé lui-même.

Et cette situation ne fait qu’empirer depuis la normalisation avec l’entité sioniste. Mohammed VI, en scellant sa communion avec les sionistes, a souscrit son divorce avec les Marocains. En acceptant de recevoir le baiser de Juda, le Roi n’a pas trahi que la cause palestinienne, non. Il a trahi son peuple en livrant son pays, pieds et poings liés, aux sionistes. Depuis, c’est la descente aux enfers. Dans le royaume du Roi où l’on a adopté l’expression «Cachez-moi cette misère que je ne saurais voir !», on inaugure en grande pompe, des projets vitrines, on prépare des coupes du monde et on mise sur l’image. Le discours officiel continue de vendre un Maroc bling-bling fait de paillettes, de projets clinquants et de stades flambants neufs pendant que l’essentiel est sacrifié.

Cette réalité-là, que le Makhzen s’efforce de cacher en manipulant ses relais, a fini par épuiser les sujets du Roi ! Trop longtemps réduit au silence par la force de la matraque et de la répression, le citoyen marocain a fini par exploser. Il a fini par dévoiler sa misère et dénoncer son abandon par un roi qu’il ne voit apparaître qu’occasionnellement, en maillot de bain pilotant un jet-ski ou dans les rues de Paris sur des photos de vacances. Sa jeunesse a fini par briser le mur du silence et affronter la peur. Elle est sortie dans la rue crier son ras-le bol, entraînant avec elle une marée humaine de femmes, d’enfants et de vieux. Tous, main dans la main, ont décidé de braver l’interdit. «Nous avons besoin de soins, pas de coupe du monde» crient les manifestants en colère. Une colère légitime. Les Marocains ne veulent plus vivre dans un pays qui les méprise. Ils rejettent un makhzen soumis, qui obéit aux intérêts des colons français et sionistes, tout en tournant le dos à son propre peuple.

Ce que réclament les citoyens marocains, c’est un État qui soigne, qui éduque, qui protège. Ils ne veulent plus survivre dans un royaume figé au Moyen Âge. Ils veulent vivre dignement. Ce sont là les raisons d’un soulèvement, le cri d’une génération entière.

H. Y.

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