Entretien réalisé par : Fouad Irnatene
Dans cet entretien, M. Traoré, directeur général de l’Agence de financement et de promotion des petites et moyennes entreprises au Burkina Faso, renouvelle sa proposition de créer une université africaine dédiée à ces jeunes pousses, tout en relevant l’importance de la question du financement.
El Moudjahid : Pouvez-vous nous présenter cette 4e édition de la Conférence africaine des start-up à Alger ?
M. Issa Traoré : Tout d’abord, je voudrais féliciter l’Algérie de tenir consécutivement de façon excellente cette Conférence africaine des start-up. Je voudrais remercier également mon pays, le Burkina Faso, qui m’a désigné comme son point focal au sein du secrétariat permanent de la Conférence africaine des start-up (ASC). J’attends beaucoup de la 4e édition dont le thème, cette année, est « Raising African Champions». En effet, l’Afrique ne pourra s’affirmer qu’en travaillant à sa souveraineté économique. Nous avons une masse critique de population, c’est-à-dire des consommateurs potentiels et une jeunesse dynamique bien formée. Il nous reste à mettre en place un écosystème entrepreneurial favorable pour lutter contre le chômage des jeunes Africains, retenir nos talents et réduire considérablement les migrations indignes de nos jeunes à travers la Méditerranée.
Maintenez-vous votre proposition de créer une université africaine des start-up avec un corps enseignant composé de chercheurs et de professionnels de l’entrepreneuriat ?
La formation entrepreneuriale est la clé de la créativité, de l’action et du leadership. Avoir des centres de formation d’excellence en entrepreneuriat en Afrique est une opportunité exceptionnelle. Ces universités ou centres de formation pourront réunir des jeunes femmes et hommes de différents pays d’Afrique. Les enseignants, coachs ou mentors, devraient être des dirigeants ou créateurs de nos entreprises championnes. L’enseignement devrait être expérientiel pour que les apprenants aient l’occasion de faire du réseautage et identifier et saisir des opportunités entrepreneuriales sur notre continent africain.
Quelles mesures d’accompagnement seraient nécessaires pour assurer le bon fonctionnement du fonds de financement des start-up et des jeunes innovateurs africains ?
Je vous parlais du développement endogène et de la souveraineté économique de l’Afrique. A ce titre, il faudrait que nous puissions mobiliser des ressources endogènes et les orienter vers des investissements structurants de notre continent. C’est seulement à ce prix que nous pourrons créer des champions nationaux et africains. Un tel mécanisme de financement devra mettre l’accent sur la bonne gouvernance.
F. I.