Lancé par le président de la République, le 30 novembre 2023, le mégaprojet de la mine de Gara Djebilet portant sur l’exploitation de l’un des plus grands gisements au monde entre dans la dernière ligne droite et devra bientôt voir le jour.
Comme annoncé, en effet, hier, en Conseil des ministres, par le Président Abdelmadjid Tebboune, l’entrée en exploitation de ce gisement est prévue au cours du premier trimestre de 2026. Mais, auparavant, il y aura, d’abord, l’inauguration, en janvier 2026, de la ligne ferroviaire minière Béchar – Tindouf – Gara Djebilet, un événement qui sera fêté comme il se doit, à travers, notamment, une journée de célébration nationale. Ce sera, en tout cas, un précédent dans l’histoire de notre pays et un message fort qui consacre notre souveraineté économique et la diversification des ressources hors hydrocarbures, a souligné le chef de l’État, qui a assuré par la même occasion que l’exploitation du gisement de Gara Djebilet permettra d’assurer l’autosuffisance en la matière et de réduire la facture des importations. Le Président a par ailleurs donné le feu vert pour la réalisation de trois usines de transformation du minerai de fer à Béchar, à Tindouf et à Naâma, qui feront de l’Algérie un leader de l’industrie sidérurgique et métallurgique à l’échelle africaine et méditerranéenne.
S’agissant de la ligne ferroviaire minière, celle-ci s'étend sur un linéaire de 950 km et se décompose en trois tranches : Béchar – Hammaguir (231 km), Tindouf – Oum Laâssel (175 km) et enfin Hammaguir – Oum Laâssel – Tindouf – Gara Djebilet (575 km) ; la livraison de cette ligne constitue un exploit en majuscule, dans la mesure où l’on est à l’avance sur l’échéance initiale de six mois. Le rythme des travaux s’est, à ce sujet, aligné avec les normes internationales en la matière, soit la réalisation de plus de 2 km/jour. Lors de sa visite effectuée sur place, en septembre dernier, le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Abdelkader Djellaoui, avait rappelé l’importance de ce chantier, considéré comme un levier majeur du développement économique et social du Sud-Ouest algérien. Une fois entrée en service, cette ligne ferroviaire, qui fait donc partie intégrante du mégaprojet, ouvrira de larges perspectives au développement et à l’exploitation des potentialités minières de la région, à travers la valorisation de la mine de fer de Gara Djebilet, dont les réserves s’élèveraient à 3,5 milliards de tonnes.
Elle permettra, en effet, d’acheminer plus de 140 tonnes de minerai de fer quotidiennement du gisement en question et va constituer la boucle principale de transport minier devant relier Gara-Djebilet à la ligne ferroviaire Béchar-Oran, en passant par les régions d’Abadla, Tabelbala, Hammaguir, HassiKhebi, Oum Lassel et Tindouf. Par voie de conséquence, les retombées sur le développement socioéconomique dans le sud-ouest du pays seront énormes. D’ailleurs, on compte déjà 8.000 postes d’emploi créés au titre du projet de réalisation de cette ligne minière.
À noter que la Sonarem, le groupe industriel minier, avait annoncé, le mois dernier, l’entrée en service, en avril, de la première unité de traitement primaire du minerai de fer extrait du gisement de Gara Djebilet. D’une capacité annuelle de 4 millions de tonnes, elle permettra d’effectuer les opérations de concassage, de broyage, de criblage, ainsi que la séparation à sec du minerai brut. Les technologies employées permettront un taux de récupération supérieur à 85%, garantissant ainsi une valorisation optimale de la ressource.
S. A. M.