Déminage : L’Algérie expose son expérience pionnière aux Nations unies

L’expérience pionnière de l’Algérie en matière de déminage a fait l’objet d’une présentation aux Nations unies à New York, lors de la célébration de la Journée internationale des personnes handicapées. En effet, notre pays a organisé mercredi dernier, aux côtés de l’Autriche et de la Nouvelle-Zélande, un événement de haut niveau ainsi qu’une exposition spéciale mettant en lumière les effets néfastes de l’usage des mines antipersonnel. A l’occasion de ce rendez-vous organisé en coopération avec le Service de la lutte anti-mines des Nations unies (UNMAS), le Bureau des affaires de désarmement (UNODA), le Département des opérations de paix (DPO) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), les participants ont particulièrement insisté sur l’impératif de changer les idées reçues concernant les personnes en situation de handicap et sur les progrès réalisés au niveau international en matière de prise en charge des victimes et de leur inclusion sociale. Il y a lieu de retenir que lors de la cérémonie d’ouverture, l’Algérie a présenté son expérience en la matière et rappelé les douloureuses séquelles de la colonisation. Et pour cause le colonisateur français avait posé plus de 11 millions de mines. Ce n’est d’ailleurs qu’en 2007 que Paris avait, officiellement, remis à Alger la cartographie des zones minées durant la période coloniale. Au lendemain de l’indépendance, plus précisément de 1962 à 1965, notre pays avait bénéficié d’une aide non négligeable des démineurs de l’ex-Armée soviétique qui avait participé, avec courage et bravoure, aux côtés de leurs camarades de l'Armée nationale populaire, aux opérations de déminage des mines antipersonnel posées par l’occupant français le long des frontières. L’ANP a relevé, par la suite, avec brio le pari en débarrassant définitivement notre pays, en 2016, de ce danger qui a menacé, des années durant, la vie de nos concitoyens. Le représentant permanent adjoint de l'Algérie, l’ambassadeur Toufik Koudri, a rappelé l’ampleur de cette tragédie historique, relevant que la proportion des mines antipersonnel atteignait à l'époque 11 mines pour un habitant dans les zones frontalières, et une moyenne de 1,2 mine pour un habitant au niveau national, ce qui a causé des milliers de victimes, une tragédie qui s'est étendue sur des décennies après l’indépendance". Dans ce contexte, l’Algérie a souligné que la lutte anti-mines ne se limite pas à l’aspect technique, mais elle tend avant tout à rendre justice aux victimes, à soutenir le développement et à promouvoir l’équité, considérant que les mines sont une menace pour les droits fondamentaux, le droit à la vie, à la liberté de mouvement, à l’enseignement et au travail, tout en insistant sur la nécessité de garantir l’inclusion sociale totale et effective des survivants et des personnes en situation de handicap. Les participants ont in fine, unanimement souligné l’importance de renforcer les efforts internationaux pour parvenir à un monde sans mines et garantir la dignité et les droits des personnes en situation de handicap. Pour rappel, cette manifestation a vu la présence d'éminentes personnalités onusiennes, dont le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, ainsi que le Mandataire mondial des Nations unies pour les personnes handicapées dans les situations de conflit et de consolidation de la paix, Giles Duley.

S. K.

Multimedia