Bruno Retailleau aurait décidé de faire subir un calvaire aux voyageurs algériens : Ce ministre est cynique !

Brahim Takheroubte

«Ne rien laisser passer.» Cette prose de Bruno Retailleau, ministre français de l’Intérieur, résonne à chacune de ses interventions médiatiques. Un leitmotiv qu’il exploite sans relâche, pour alimenter ses attaques sans répit contre l’Algérie.

Hier, des voyageurs algériens munis de visas en règle ont subi un calvaire à leur arrivée aux aéroports français, notamment à Paris. À l’origine de cette démarche punitive, se cache Bruno Retailleau, figure haineuse et agitée. Par sa rhétorique incendiaire, il orchestre une politique d’humiliation visant directement les Algériens. Ce traitement scandaleux n’est rien d’autre qu’une manifestation de son racisme latent et de son acharnement maladif contre l’Algérie. Bruno Retailleau aurait donc décidé de faire subir un calvaire aux voyageurs algériens. Ce qui devait être un contrôle douanier routinier s’est transformé en une épreuve insupportable, orchestrée avec une froideur méthodique. Dès leur descente d’avion, les voyageurs algériens sont confrontés à une réalité choquante : tous les guichets sont volontairement fermés, à l’exception d’un seul, réservé exclusivement pour eux.
Il s’en est suivi des files d’attente interminables et des contrôles intrusifs d’une longueur démesurée. «Nous avons passé trois heures debout, après un vol de deux heures, sans explication», témoigne un voyageur épuisé et indigné. Le récit d’un cinéaste algérien, Bachir Derrais, sur sa page facebook, laisse sans voix. Relatant les événements survenus après l’arrivée du vol AH 1230 en provenance d’Alger, M. Derrais, pourtant habitué à faire le voyage sans couac, a décrit une situation chaotique à l’aéroport Charles-de- Gaulle.
Une mère de famille, visiblement bouleversée, s’indigne : «J’ai eu l’impression d’être traitée comme une criminelle. Mes enfants étaient affamés et fatigués. Ils pleuraient, mais les agents de l’aéroport n’ont pas branché.» Un autre voyageur quinquagénaire, venu pour une visite familiale, confie son désarroi. «Ce n’est pas ma première visite en France, mais ce que j’ai vécu, cette fois-ci, est indigne», lâche-t-il, regrettant «ces contrôles excessifs qui m’ont fait sentir que je ne suis pas le bienvenu». Autant de récits qui ont suscité des réactions de dénonciation, notamment sur les réseaux sociaux. Il est à se demander si ce ministre n’est pas devenu un réel danger, non seulement pour l’Algérie, mais aussi pour la France elle-même. On l’a compris depuis ces dernières semaines : des volontés sincères ont réellement souhaité un apaisement entre les deux pays et des émissaires ont été dépêchés à Alger par les hautes autorités françaises, en vue d’aplanir les différends.
Le but étant d’éviter toute escalade préjudiciable, surtout aux deux peuples qui partagent une histoire, une culture et des liens familiaux. L’Algérie n’a pas que des ennemis en France.
Il y a des voix de sagesse, de rapprochement, et des amis existent, même si, pour l’heure, elles sont étouffées par les jacqueries de l’extrême droite. Retailleau en fait partie. Il torpille chaque tentative d’apaisement. C’est ce qu’il vient de commettre en imposant aux voyageurs algériens des procédures de contrôle interminables, souvent plus longues que le temps même de la traversée. Pourtant, en matière de traitement des procédures à la frontière, la France s’est toujours distinguée par une fluidité extraordinaire. Les temps d’attente maximums établis en 2017 par les autorités françaises s’élèvent à 30 minutes pour les ressortissants européens et à 45 minutes pour les non-européens. Selon des chiffres officiels, près de 2,9 millions de passagers internationaux ont transité par Paris-Charles-de-Gaulle, en novembre 2024. Parmi eux, 85,2% ont passé moins de 10 minutes aux contrôles aux frontières.
À Paris-Orly, où près de 800.000 passagers internationaux ont été recensés sur la même période, les chiffres témoignent d’un flux encore plus fluide : 90,7% ont attendu moins de 10 minutes. Ajouté à cela, des capteurs de pointe, capables de compter en temps réel le nombre de voyageurs présents dans les files d’attente, ont été installés dans les zones de contrôle sûreté et de passage des frontières.
Il est donc très clair que le calvaire vécu par les voyageurs algériens était bien calculé et prémédité. S’attaquer à de simples citoyens, pour régler ses comptes personnels avec les autorités algériennes, relève non seulement d’une mesquinerie, mais aussi d’une immoralité dénuée de toute décence, où l’on manipule des individus comme de simples pions dans un jeu politique sans âme.
Ce ministre est cynique. Il confond la grandeur de la charge qui lui incombe avec des élans personnels dictés par des objectifs douteux.
Depuis sa nomination au poste de ministre de l’Intérieur, il a fait des attaques contre l’Algérie, un fonds de commerce pour sa promotion politique. Pour plaire à l’extrême droite française, il est prêt à tout, quitte à mélanger torchons et serviettes : la question des visas, les OQTF, les tiktokeurs, l’accord de 1968, la prétendue «aide française à l’Algérie» et nous en sommes maintenant à des actes punitifs contre de simples voyageurs algériens. C’est ce que Bruno Retailleau appelle la «fierté française».

B. T.

Multimedia