«Tous les indicateurs montrent que la recherche scientifique en Algérie s’oriente clairement vers l’application et l’impact économique», a certifié le ministre Kamel Baddari.
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a inauguré hier, à Alger une unité dédiée au traitement des déchets industriels liquides, désormais opérationnelle au niveau du Centre de recherche en technologies des semi-conducteurs pour l’énergétique (CRTSE), d’El Harrach. Première du genre en Algérie, cette structure a pour mission de traiter des eaux industrielles considérées comme dangereuses et impossibles à évacuer dans les réseaux classiques d’assainissement.
Elle permettra également de réintroduire ces eaux dans le cycle scientifique et technologique à travers le recyclage, l’expérimentation et l’innovation. Lors de sa visite d’inspection, le ministre a également parcouru plusieurs laboratoires du centre, dont le laboratoire d’analyse des matériaux doté d’un microscope électronique EPMA un équipement unique en Afrique, ainsi que le laboratoire du laser et de ses applications. Il a ensuite échangé avec les porteurs de projets incubés au sein du centre et découvert les produits et prototypes développés en vue de leur lancement sous forme de start-up ou de spin-off issues de la recherche scientifique.
Dans une déclaration à la presse, le ministre a souligné l’importance stratégique du microscope électronique EPMA, expliquant qu’il a permis aux chercheurs algériens d’identifier plusieurs terres rares dans différentes régions du pays. A cet effet, il a affirmé que cette avancée, a transformé l’unité de recherche en une véritable force économique capable de valoriser les résultats scientifiques et de contribuer à l’émergence d’une économie innovante. Baddari a également rappelé que six entreprises dérivées de la recherche scientifique ont déjà été créées autour de ce centre, générant un chiffre d’affaires de 120 millions de dinars, un montant appelé à être multiplié plusieurs fois d’ici 2027. «Tous les indicateurs montrent que la recherche scientifique en Algérie s’oriente clairement vers l’application et l’impact économique», a-t-il relevé. Le ministre a souligné la profonde mutation engagée au sein des centres de recherche algériens. Kamel Baddari a fait savoir que l’année 2025 marque un tournant, précisant que le centre est parvenu à créer six spin-off économiques et six start-up étudiantes.
Celles-ci évoluent dans des domaines variés, notamment les semi-conducteurs énergétiques, le traitement des liquides industriels dangereux et les technologies de précision. Parmi les innovations présentées figurent des capteurs de température et d’humidité, un système de refroidissement pour batteries, un appareil alimenté à l’énergie solaire, ainsi que d’autres équipements technologiques destinés à être commercialisés prochainement.
Ces produits, a-t-il affirmé, contribueront à la création d’emplois pour les diplômés, au développement socio-économique et à la diversification de l’économie nationale. «La recherche scientifique n’est plus confinée dans les tiroirs. Elle se transforme désormais en produits commercialisables, en valeur économique et en opportunités d’emploi», a noté M. Baddari.
R. B.