Assistance gratuite étendue et nouvelles plateformes pour briser l’isolement : un bouclier numérique pour les femmes victimes de violences

Ph.: Ikessouléne
Ph.: Ikessouléne

La commémoration de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, tenue hier, a réuni les principales autorités, autour d’un engagement ferme pour renforcer la protection des femmes.

Cette journée a été présidée par Soraya Mouloudji, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, ainsi que Lotfi Boudjemaa, ministre de la Justice et garde des Sceaux. Mme Mouloudji a insisté sur la nécessité d’incarner les principes constitutionnels de justice et d’égalité, en veillant à ce que chaque femme puisse vivre en sécurité, dans la dignité.

« Protéger les femmes et les filles contre ces violences, c’est assurer l’égalité des chances et le respect, fondements d’un développement social et économique harmonieux », a-t-elle souligné. La ministre a mis en avant l’intégration dans le code pénal de sanctions sévères contre toutes les formes de violence exercées sur les femmes et les filles. Par ailleurs, la promulgation, en 2020, de la loi relative à la prévention et à la lutte contre la discrimination et les discours de haine a également marqué une avancée majeure, érigeant en infraction toutes les manifestations de haine et de discrimination. Sous les instructions du Président Abdelmadjid Tebboune, le ministère de la Solidarité a multiplié les initiatives concrètes. Mme Mouloudji cite, entre autres, l’extension de la ligne téléphonique d’assistance gratuite (10-26), désormais accessible sur mobile, et la publication de guides pratiques sur la protection, le soutien et l’autonomisation économique des victimes.

Ces outils répondent à un besoin crucial d’accompagnement et d’information, a-t-elle affirmée. Dans la continuité, deux plate-formes numériques, « Sanadkom » et « Himayti », ont été lancées pour offrir un soutien direct aux familles et aux femmes victimes. Mme Mouloudji a aussi annoncé le lancement d’une campagne nationale de sensibilisation de 16 jours, visant à mieux faire connaître les mécanismes de protection et à mobiliser la société civile dans ce combat. De son côté, le ministre de la Justice, Lotfi Boudjemaa, a affirmé que son département avait intégré en 2025 de nouvelles mesures visant à renforcer la protection judiciaire des victimes. Un projet de réforme du code de procédure pénale prévoit des dispositions spécifiques, complétées par une application numérique de suivi statistique des cas de violence. De plus, l’accès à l’aide juridictionnelle pour les victimes est facilité face aux tribunaux, tandis que les textes législatifs relatifs aux droits des femmes sont activés plus rigoureusement.

M. Boudjemaa a rappelé que le code pénal sanctionne tous les comportements violents, qu’ils aient lieu au sein de la famille, dans l’espace public ou dans le milieu scolaire. Il a également souligné la coopération avec les agences internationales, notamment celles des Nations Unies, qui favorisent la formation des professionnels concernés par la protection des femmes. En outre, le ministère de la Santé, représenté par son chef de cabinet, a réaffirmé, au nom de M. Mohamed Seddik Aït Messaoudène, l’importance d’une approche multidisciplinaire. Des efforts notables sont en cours pour améliorer la prise en charge médicale et psychologique, en renforçant la formation des praticiens. Le représentant du ministère des Affaires religieuses, Mohamed Azzoug, a évoqué la sensibilisation religieuse et des fatwas condamnant fermement ces violences.

Cette commémoration illustre la mobilisation à plusieurs niveaux, pour éradiquer les violences à l’égard des femmes en Algérie. Elle révèle une volonté d’intégrer des mesures législatives renforcées, des dispositifs d’assistance innovants et des campagnes de sensibilisation adaptées, afin d’assurer un cadre sécurisant. L’attention portée à la dimension préventive, au soutien psychologique, ainsi qu’à la collaboration interinstitutionnelle, démontre que la lutte contre cette problématique complexe est désormais un axe central des politiques publiques en Algérie. Cette dynamique s’inscrit dans les engagements internationaux du pays et répond à une exigence sociale fondamentale de respect et de dignité pour toutes les femmes.

T. K.

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