A la faveur de la 23e session de la Grande commission mixte, Alger et Tunis abordent une nouvelle phase cruciale dans la consolidation de leur coopération bilatérale ayant pour objectif de bâtir un partenariat stratégique à tous les niveaux. La 23e session en question est en vigueur depuis hier à Tunis, et ses travaux se poursuivront jusqu’à demain sous l’égide du Premier ministre, Sifi Ghrieb, et de son homologue tunisienne, Sarra Zâafrani. Deux ministres algériens sont déjà présents depuis hier dans la capitale tunisienne. Il s’agit respectivement de Yahia Cherif, ministre de l’Industrie et d’Abdelkrim Bouzred, ministre des Finances, qui ont été accueillis par la ministre tunisienne de l'Industrie, des Mines et de l'Énergie, Fatima Thabet.
Un communiqué rendu public par le ministère algérien de l’Industrie a qualifié l’avènement de la 23e session de la Grande commission mixte algéro-tunisienne « d’étape stratégique pour renforcer la coopération économique et commerciale entre les deux pays, à travers l'examen de dossiers majeurs visant à promouvoir les partenariats bilatéraux, à soutenir les investissements et à lever les obstacles entravant le développement des échanges bilatéraux ». En parallèle, il est également prévu, selon la même source, la tenue d’un forum économique réunissant des hommes d'affaires des deux pays, et ce, dans le but de lancer des projets communs à valeur ajoutée, notamment dans les secteurs industriels prioritaires.
Nées dans le contexte de la décolonisation et des luttes pour l'indépendance, partageant une histoire commune et des liens fraternels qui se sont renforcés dès les années 1960, les relations entre l’Algérie et la Tunisie se sont toujours distinguées par l’excellence de leur entente politique, une convergence de vues exemplaire sur toutes les questions géopolitiques qui traitent de leur environnement régional, de même que dans l’espace arabe et africain. Une entente dans le sillage de laquelle la coopération économique n’a de cesse à évoluer dans sa dimension englobant aussi bien les échanges commerciaux que les consolidations des investissements mutuellement bénéfique pour les deux Etats et leurs peuples respectifs.
Il s’agit d’une équation en vertu de laquelle l’axe Alger-Tunis a déjà franchi des pas très encourageants et pour lequel les perspectives s’annoncent encore plus prometteuses, dans la mesure où ce qui est attendu aux termes des travaux de la 23e session de la Grande commission mixte c’est d’élargir et de consolider les relations de partenariat dans des domaines porteurs, jusque-là, peu où prou exploités. En vérité, les liens de partenariats disposent d’un potentiel immense qui se rapporte à l’ensemble des secteurs d’activités. Tourisme, transport, transit, start-up et logistique, industrie, toutes filières confondues, agriculture, énergie et énergie renouvelable, travaux publics, enseignement supérieur, environnement services, etc., ce sont là autant de domaines où le partenariat algéro-tunisien pourrait s’affirmer encore davantage à travers des projets d’investissement créateurs de richesse et d’emploi. Dans cette optique, les Etats peuvent mettre en exécution tous les avantages préférentiels disponibles, consolider la base d’une intégration économique des plus compétitives au bénéfice des deux pays, et aller de l’avant dans l’instauration de zones franches permettant une meilleure fluidité de circulation de divers produits et services.
Sous la direction avisée du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et de son frère le président tunisien, Kaïs Saïed, les relations algéro-tunisiennes vivent leur âge d’or durant ces dernières années. Les échanges commerciaux en croissance exponentielle tournent autour de 1,3 milliard de dollars. Hors hydrocarbures, ces mêmes échanges ont connu un pic spectaculaire, en 2023, avec une augmentation de 54 %. Durant la même année, ce sont pas moins de 42 projets tunisiens d'investissements directs et en partenariat actifs qui ont été recensés en Algérie.
L’affermissement du partenariat économique algéro-tunisien s’inscrit assurément dans la durée, et la tenue de la 23e session de la Grande commission mixte saura, sans doute, le confirmer.
K. A.
