Le flou persistait encore hier sur le contenu et le niveau de représentation des négociations directes entre la Russie et l’Ukraine, prévues ce jeudi 15 avril à Istanbul. Le rendez-vous évoqué il y a quatre jours sur proposition du président Vladimir Poutine, recueille l’adhésion de son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky et jouit du soutien enthousiaste du président turc, Recep Tayyip Erdogan dont le pays se pose en l’occurrence en médiateur. Le dirigeant ukrainien veut pousser plus loin et propose une rencontre directe avec son homologue russe, mais le Kremlin jusqu’à hier ne rejette ni n’agrée la perspective. Interrogé sur le sujet lors d’une conférence de presse hier à Moscou, M. Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, répond que "la partie russe continue de se préparer aux négociations qui doivent avoir lieu jeudi. C'est tout ce que nous pouvons dire. Pour l'heure, nous ne prévoyons pas de commenter davantage". Zelensky et ses alliés européens, qui répètent qu’ils n’ont pas confiance en la volonté de Moscou à aller de l’avant sur le dossier des négociations, font en tous cas, un point de fixation sur la présence personnelle de Poutine à Istanbul, présenté comme un gage d’investissement réel dans le processus. Le ton et l’attitude, jugés contraires à l’esprit d’une disposition à négocier la paix ont été déjà dénoncés par le Kremlin qui refuse d’envisager les pourparlers à l’ombre des pressions et des «ultimatums». Vladimir Poutine n’a pas également réagi à la déclaration du président américain selon laquelle il pourrait, pour sa part, faire le déplacement d’Istanbul jeudi pour appuyer des négociations pour l’arrêt de la guerre, du moins un cessez-le-feu à court terme, alors que Volodymyr Zelensky y voit en revanche un «moyen supplémentaire» qui pourrait pousser le président russe à conduire les négociations personnellement.
M. S.