« L’ADN de l’Algérie est le non-alignement »

L’Algérie reste fortement attachée aux principes immuables de sa diplomatie, hérités de la glorieuse Guerre de libération nationale. C’est ce qu’a affirmé le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors de son entretien périodique avec les médias nationaux, diffusé vendredi soir. «Le non-alignement est son ADN», a-t-il précisé, en réponse à une question sur les relations algéro-américaines et la signification du message que lui a adressé le Président Trump, à l’occasion de la fête de l’Indépendance, et dans lequel il souhaitait voir prospérer davantage la relation entre les deux pays.
Le chef de l’État a fait état, dans ce sillage, des liens historiques entre l’Algérie et les États-Unis. «Nous sommes amis avec les États-Unis, et ceux qui prétendent le contraire se trompent profondément», a-t-il précisé. Le président de la République a rappelé, dans ce contexte, le discours du Président Kennedy devant le Sénat américain sur l’indépendance de l’Algérie.
Il a également évoqué le fait que ce sont les États-Unis qui avaient introduit le dossier algérien aux Nations unies, poussant la délégation française à s’y retirer. Cela tout en soulignant que la première aide reçue par l’Algérie, au lendemain de son , est venue des États-Unis d’Amérique.
Certes, a-t-il relevé, «la politique de l’époque a fait croire aux Américains qu’on se trouvait dans un camp où on ne devait pas être», mais, a-t-il poursuivi, «le mur de Berlin est tombé, le rideau de fer est tombé, c’est fini ! » Le Président a poursuivi son raisonnement en assurant que dans les relations internationales, il n’y a pas «le Paradis ou l’enfer», mais plutôt «des intérêts». «Avoir des intérêts avec toi ne signifie pas que je ne dois pas avoir des intérêts avec l’autre», a-t-il fait remarquer, précisant que l’Algérie ne construit pas ses relations avec tel ou tel pays au détriment de l’autre. Bien au contraire. «Le rapprochement entre l’Algérie et les États-Unis, entre l’Algérie et la Russie ou encore entre l’Algérie et la Chine, c’est dans notre ADN. Ça coule dans notre sang», a-t-il soutenu, avant de rappeler que l’Algérie a payé un lourd tribut pour avoir son indépendance.
«Nous avons 5.630.000 martyrs qui sont morts pour la liberté dont nous jouissons. Je ne vais pas la brader avec telle ou telle personne», a-t-il expliqué, insistant sur le fait qu’«on ne renoncera jamais à nos relations avec la Russie ni avec les Etats-Unis, avec lesquels nous avons même un accord de coopération militaire». «J’ai, moi-même, reçu trois fois le général Michael Langley, commandant de l’Africom», a-t-il relevé, assurant que «l’État algérien a 63 ans d’existence et que nous avons une forte maturité politique».
L’Algérie, a-t-il insisté, est «un pays de principes». «L’Algérie a choisi le non-alignement bien avant aujourd’hui. Ce principe, inscrit dans notre histoire depuis la Conférence de Bandung en 1955, n’est pas une option, mais une conviction profonde», a-t-il assuré, avant d’ajouter que «nos martyrs ont sacrifié leurs vies pour cet idéal, et nos leaders ont bâti cette politique de non-alignement en la plaçant au cœur de la vision nationale. C’est l’essence même de notre identité diplomatique».
Le Président Tebboune a relevé le fait que certains observateurs, enfermés dans une vision manichéenne, ne comprennent pas les subtilités de la diplomatie. «Les relations internationales ne se résument pas à une opposition entre le noir et le blanc. Le gris existe, et c’est là que réside la véritable diplomatie», a-t-il précisé, assurant que l’Algérie «n’est le satellite d'aucun pays».

M. A. O.

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